All Articles by Caroline Mazel

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L’architecture : la vocation du bien vivre ensemble

L’architecture et l’urbanisme participent autant à l’accueil qu’au sentiment de ségrégation dans la ville. Alors que l’économie globalisée encourage l’individualisme et transforme les habitants en consommateurs, il importe de revenir à la pensée du bien commun, de le res publica -la chose publique-. C’est en confirmant sa vocation première à ménager les lieux, les hommes et les choses que l’architecture peut encore aujourd’hui contribuer à construire la citoyenneté et la cohésion républicaine.

© Caribb

Le mémorial ou la mémoire mise en espace

Chacun a à l’esprit le monument aux morts de son village sous forme de stèle ou de statue de poilus, de coq gaulois ou de veuve éplorée. Lieu de rassemblement, repère dans la ville, il avait pour vocation de garder l’histoire et la mémoire d’un événement tragique. Nous nous intéresserons aux nouvelles générations de mémoriaux qui, plus qu’une œuvre d’art posée devant nous, sont désormais des œuvres d’architecture à parcourir, à vivre et à émouvoir où par la puissance de la mise en espace et de la symbolique, l’absence est matérialisée, le passé nous est transmis, la réflexion provoquée.

© G. Bavière, archi : P. Prost

L’école de Porto

L’école de Porto voit le jour dans les années 50 pour s’opposer aux archaïsmes du régime totalitaire de Salazar. Au travers d’un enseignement spécifique, des figures fondatrices comme Fernando Tavora et Alvaro Siza vont s’employer à former des « maçons d’œuvre grave » autrement dit des architectes responsables qui considèrent que leur rôle dans la société est « grave » au sens de sérieux, honnête, réfléchi. Loin du geste démonstratif, de la forme gratuite et de la mode éphémère, ils livrent une architecture remarquable, blanche, simple et complexe à la fois, modeste et à l’écoute des hommes, ancrée dans les sites. Un retour à l’authentique à l’époque de l’apparence.

© archi : A. Siza

Région lilloise. Histoire d’une mutation : de l’industrie à la culture / 2017

Historiquement, le Nord-Pas-de-Calais est une région fortement industrielle grâce à ses activités textiles, métallurgiques et automobiles. Sinistrées, elles sont remplacées par une économie tertiaire depuis quelques décennies. Cette évolution va de pair avec la reconversion des usines et courées qui connaissent une seconde vie autour de nouveaux usages. Grâce à leurs qualités spatiales et constructives, ces sites emblématiques ont un potentiel de mutation qui permet de les transformer en lieux de culture, logements ou encore bureaux. Ce voyage donne l’occasion de découvrir une sélection d’entre eux. Il permet également d’aborder la question de l’architecture commémorative au travers de projets de mémoriaux qui témoignent de « L’enfer du Nord ».

Roland Simounet : le luxe de la simplicité

Né en Algérie en 1927, Roland Simounet a beaucoup construit dans ce pays qu’il affectionnait. Affilié au Mouvement moderne, il s’est consacré à l’habitat du plus grand nombre pour résorber les bidonvilles dans lesquels il a enquêté en ethnologue. Proche de Le Corbusier et de Jean Prouvé, il a su se détacher du Style international pour définir une architecture soucieuse du lieu et des hommes, moderne et vernaculaire à la fois. Dans les années 1980, trois grands chefs d’œuvre en matière d’architecture muséale lui valent une reconnaissance internationale : le musée de la Préhistoire d’Ile-de-France, à Nemours, le Musée d’art moderne du Nord à Villeneuve d’Ascq et le musée Picasso à Paris. Il y met en œuvre l’essentiel pour servir les œuvres exposées et non pour faire un musée de sa propre architecture. Grande figure, pourtant méconnu du grand public, nous rendrons hommage à ce lauréat du Grand Prix National de l’architecture en 1997.

© N.Dewitte / LaM / archi : R. Simounet, M. Gautrand

La reconversion des lieux de l’industrie : de la ruine à la renaissance

Depuis les années 1970, la reconversion des lieux de l’industrie désaffectés est devenue un phénomène courant, de surcroît au cœur des préoccupations actuelles en matière de développement durable. Après l’oubli, s’ils ne sont pas détruits et remplacés par des programmes neufs, ces vestiges des XIXème et XXème siècles connaissent une nouvelle vie. Sans être muséifiés mais tout en respectant la mémoire dont ils sont porteurs, ils sont animés de nouveaux usages. Manufactures, chantiers navals, usines, minoteries, à l’architecture remarquable ou ordinaire, ils sont transformés en lieux de culture, logements, bureaux, équipements sportifs. Nous aborderons l’histoire de ces mutations et les problématiques qu’elles soulèvent notamment d’ordre technique, économique et patrimoniale.

 © Hendrik Ploeger

L’architecture muséale

Le musée comme levier de développement d’un territoire est une idée récente des années 80 notamment incarnée par le musée Guggenheim de Bilbao. Depuis 40 ans, de nombreux sites ont été réhabilités, d’autres ouverts, leur fréquentation a augmenté, des services des publics ont été créés. Dans l’esprit des Lumières et des premiers musées, la grandeur, l’utilité pédagogique et l’incarnation identitaire étaient les trois valeurs que devaient porter ces équipements culturels. Leur architecture devant en être le reflet direct. Mais qu’en est-il aujourd’hui de cet idéal républicain ? Du musée temple au musée forum, nous ferons apparaître au cours du temps les grandes typologies d’architecture muséale au travers de leur rapport à la ville, aux œuvres exposées, aux visiteurs, à la lumière ou encore aux parcours.

© Iwan Baan / archi  Sanaa

L’art dans la ville : pour faire cité

Les artistes comptent parmi les acteurs qui, avec les architectes, urbanistes, paysagistes, élus ou encore habitants peuvent participer à fabriquer la ville et au-delà, le territoire.  Au contact de l’espace public, l’art a évolué et de nouvelles formes d’expression artistique sont apparues comme le street art, l’art in situ, l’art contextuel, le land art … incarnées par différentes figures d’artistes et par des réalisations de natures et d’échelles différentes que nous aborderons. Cette conférence montrera également que si l’art frappe et heurte souvent les esprits, si des détracteurs s’opposent virulemment à des installations, les habitants savent aussi s’en emparer au travers de pratiques collectives et citoyennes qui génèrent de nouveaux usages. L’art peut alors améliorer la ville et la vie ce qui soulève la question de la responsabilité des pouvoirs publics en matière de politique culturelle.

© Uwe Kempa / artistes : Christo & Jeanne Claude