Archives de catégorie : Conférences

L’architecture, au coeur du projet de cadre de vie durable

Cette conférence interroge la place de l’architecture au sein de la période de transition énergétique que nous traversons. Si le monde du bâtiment doit devenir plus respectueux de l’environnement, dans les faits, sa mutation est souvent entravée par une forte culture technique et réglementaire. Pourtant, l’architecture, en soi, dans sa dimension culturelle, par sa pensée sur l’espace et la matière, a la capacité de rendre la construction plus vertueuse. Nous avançons ici l’idée que par ses qualités fondamentales, elle peut s’extraire du seul concept d’écologie pour tendre vers un projet de cadre de vie durable qui re considère la notion de pérennité.

©archi : IVRY SERRES, EMMANUELLE BEAUDOUIN, LAURENT BEAUDOUIN, AURÉLIE HUSSON

L’école bordelaise : de l’héritage à la signature

Cette intervention aborde l’école bordelaise des années 1960-70 entendue comme l’agence d’architecture Salier-Courtois-Lajus-Sadirac-Fouquet dont les principaux fondateurs ont été formés par Claude Ferret à l’école Régionale d’Architecture de Bordeaux. Durant leurs études, ces jeunes architectes s’affranchissent d’une certaine inertie pédagogique pour librement s’intéresser à la manière dont les « maîtres » du Mouvement Moderne (FL. Wright, Le Corbusier, R. Neutra, L. Mies Van der Rohe, …) conçoivent et construisent objets architecturaux et formes urbaines. Avec la montée en puissance d’une pensée environnementaliste, certains basculent vers la post-modernité, plus attentifs à la tradition locale et aux particularités régionales. Des traces indéniables de recours à une pensée analogique vis-à-vis de ces grandes figures se retrouvent différemment appropriées dans leur production. Nous proposons de découvrir cette école bordelaise, aujourd’hui reconnue et admirée, au travers d’une sélection d’opérations représentatives situées en Nouvelle Aquitaine.

Archi : Y. Salier, photo : C. Mazel

L’école du Bauhaus : entre continuité, rupture et postérité

Dans l’esprit de chacun, le Bauhaus a été l’un des courants les plus révolutionnaires du XXème siècle. S’il a bien fait table rase d’un certain passé, il s’est aussi positionné dans la continuité de mouvements qui l’avaient précédé. Tiraillé entre différentes tendances internes, il importe d’évoquer les directions successives qui l’ont animé, au travers d’orientations parfois contradictoires. Mais c’est surtout sa postérité, visible dans le quotidien de tous, aussi bien dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme, que du design et des arts que cette conférence cherche à mettre en lumière au regard du siècle qui nous sépare de sa création.

© Massachusetts, archi : Walter Gropius, photo : Ercwttmn

Les lieux de l’éducation : l’architecture au service de la pédagogie

L’école, le collège, le lycée sont le quotidien de milliers d’élèves et de leurs professeurs. Tous structurent notre espace public et constituent des lieux de citoyenneté à part entière. Si la réussite des jeunes n’est pas essentiellement conditionnée par l’architecture, elle joue un rôle essentiel. La place de l’établissement dans la ville, tant symbolique que physique, son identité architecturale, ses matériaux, son orientation, la lumière qui le parcourt influent sur le climat et le bien être scolaires. Longtemps pensés selon le modèle de la caserne et du couvent, ils sont désormais abordés par les architectes comme des lieux de vie dans l’esprit du foyer et du village. Cette conférence nous permettra de mieux comprendre la conception, la réalisation et la pratique de ces lieux de l’éducation, autant pour leur fonction pédagogique que sociale et politique.

© archi : Caradec & Risterucci, école E. Duployé, Paris

Le bois : matériau originel de l’architecture

Le bois a donné naissance à l’art de bâtir. Rejeté par le mouvement international qui lui a préféré le métal et le béton, il a été redécouvert par les courants écologiques comme un matériau sain, durable, polyvalent, chaleureux mais aussi économique. De nouvelles géométries et technologies se sont développées, un marché et une filière bois ont prospéré. Nous nous demanderons quels sont aujourd’hui les différents aspects de l’architecture bois. S’il y a peu encore, ce matériau était perçu comme « daté », guère « à la mode » architecturalement parlant, le phénomène s’est inversé. Désormais, il permet de séduire et de faire vendre. Pourtant s’il est vertueux en matière de durabilité, la construction bois elle, ne l’est pas forcément. Exemples à l’appui, nous essaierons de comprendre dans le temps, les liens qui unissent les hommes, le bois et les sociétés.

© Ninara / archi : A. Aalto, Noormarkku, Finlande

La généalogie en architecture : la quête des origines

A l’évocation des termes généalogie, filiation, héritage, nous pensons génétique, droit ou encore psychologie, rarement architecture ! Pourtant, des filiations existent entre les bâtiments des différentes époques et civilisations. On peut parler d’une forme de continuité et souvent, la tradition est inscrite dans la modernité. Pyramides égyptiennes, abbayes cisterciennes ou encore fermes paysannes ont été attentivement étudiées par les plus grands, dont les architectes du Mouvement moderne, qui ont pourtant prétendu faire table rase du passé. En considérant que « l’architecture vient des stratifications de la mémoire » -Roland Simounet-, nous nous interrogerons sur l’architecte créateur ou inventeur et sur les idées prétendument nouvelles d’aujourd’hui.

© archi : N. Foster, photo : Arslan

Fernand Pouillon : un architecte social en quête d’intemporalité

Fernand Pouillon a fait jeu égal avec Le Corbusier. Plus intemporel et moins révolutionnaire, il se disait « continuateur », cherchant à tisser des liens avec les techniques et formes du passé. En construisant des logements en nombre, à moindre coût et en un temps record, il a défié le milieu de l’architecture et s’est fait de nombreux détracteurs. Engagé dans la vie de la cité, il avait très tôt compris que « l’architecte devait être un métier social ». Par son architecture urbaine, il a su proposer une alternative aux grands ensembles avec des quartiers harmonieux où il fait bon vivre aujourd’hui encore. Avant que le concept ne soit d’actualité voire à la mode, et souvent vidé de son sens, Fernand Pouillon, en bâtisseur, avait le souci d’un développement durable.

© archi : F. Pouillon, Meudon la Frët, photo : F. photo

Plaidoyer pour les grands ensembles

Durant les 30 glorieuses, 8 millions de logements sont construits pour résoudre la pénurie qui frappe la France. Après un accueil enthousiaste, dès les années 60, les premières critiques se font entendre à l’encontre des grands ensembles, jugés « inhumains » voire « concentrationnaires ». Encore aujourd’hui, leur rejet est quasi systématique. Rares sont ceux  qui les considèrent comme des éléments de notre patrimoine. Pourtant, en dépit des difficultés qui ont façonné leur histoire, beaucoup présentent des qualités indéniables, absentes de la production actuelle. Détruits voire défigurés sous couvert des vertus de la rénovation urbaine, ils sont victimes d’un déficit de recherche historique. Cette conférence a pour finalité de participer à changer notre regard à leur égard.

© photo J. Barras, Orgues de Flandre, M. Van Treeck, Paris

Beauté et esthétique en architecture

L’architecture est souvent jugée au travers de sa seule apparence, renvoyant au goût de chacun. On la trouve belle ou laide. Mais est-ce suffisant pour l’apprécier ? Ce qui est esthétique est-il forcément bon, synonyme de qualité architecturale et urbaine et de bien vivre pour les hommes ? La beauté aurait-elle à voir avec l’esthétique ? Pour essayer de donner quelques pistes de réponse, nous définirons tout d’abord ces termes. Puis, nous nous demanderons si, dans un monde où le moindre objet de consommation est pensé avec un certain ‘’look’’ pour mieux séduire, l’architecture échappe ou non à la règle.

© C. Loufopoulos, archi : M. Gautrand

 

L’architecture : la vocation du bien vivre ensemble

L’architecture et l’urbanisme participent autant à l’accueil qu’au sentiment de ségrégation dans la ville. Alors que l’économie globalisée encourage l’individualisme et transforme les habitants en consommateurs, il importe de revenir à la pensée du bien commun, de le res publica -la chose publique-. C’est en confirmant sa vocation première à ménager les lieux, les hommes et les choses que l’architecture peut encore aujourd’hui contribuer à construire la citoyenneté et la cohésion républicaine.

© Caribb